Le cancer de l'ovaire

Le cancer de l’ovaire représente un enjeu majeur de santé publique en France, tant par sa fréquence que par sa gravité. Bien qu’il ne soit que le huitième cancer le plus fréquent chez la femme, il demeure la principale cause de décès par cancer gynécologique. Chaque année, plusieurs milliers de femmes sont diagnostiquées, souvent à un stade avancé de la maladie, en raison de symptômes discrets et peu spécifiques. Comprendre les caractéristiques épidémiologiques, les facteurs de risque, les signes cliniques et les outils de diagnostic est essentiel pour améliorer le dépistage précoce et optimiser la prise en charge.

Cancer de l'ovaire

Epidémiologie

Le cancer de l’ovaire est la 8ème cause de cancer chez la femme en France avec chaque année, entre 4 500 et 5200 nouveaux cas diagnostiqués. Il demeure la principale cause de mortalité parmi les cancers gynécologiques, avec environ 3 400 décès par an. Les diagnostics surviennent souvent à un stade avancé, ce qui explique le pronostic défavorable pour les patientes.
En effet, longtemps asymptomatique, le cancer de l’ovaire se manifeste généralement à un stade avancé, à travers des signes variés et peu spécifiques. Ces symptômes, souvent banals ou attribués à d'autres affections, doivent alerter lorsqu'ils persistent sans cause évidente. Dans ce cas, une consultation médicale est indispensable afin de réaliser un examen clinique et, si nécessaire, des analyses complémentaires pour poser un diagnostic

 

Facteurs de risque

Le cancer de l’ovaire est une maladie complexe dont plusieurs facteurs peuvent augmenter le risque de survenue. 
L’un des principaux déterminants est l’âge, puisque le diagnostic est généralement posé entre 65 et 68 ans, période à laquelle les cellules ont eu le temps d’accumuler de nombreuses mutations. 
Les prédispositions génétiques héréditaires, notamment les mutations des gènes BRCA1 et BRCA2, jouent également un rôle majeur, étant impliqués dans 15 à 20 % des cas. Ces mutations, transmises de génération en génération, perturbent les mécanismes naturels de réparation de l’ADN, ce qui favorise l’apparition de cancers, dont ceux des ovaires et du sein. D'autres anomalies génétiques, comme celles liées au syndrome de Lynch, une pathologie génétique induisant une augmentation du risque de développer des cancers.  
Par ailleurs, l’histoire hormonale de la patiente influence la probabilité de développer un cancer ovarien : un grand nombre d’ovulations (liées à une puberté précoce, une ménopause tardive ou encore à une absence de grossesse) est associé à un risque accru, tandis que des facteurs réduisant l’ovulation (grossesses, allaitement, contraception orale) semblent protecteurs. L’usage prolongé de traitements hormonaux de la ménopause pourrait également accroître modérément le risque. 
Enfin, certains facteurs environnementaux et liés au mode de vie, comme l’obésité, le tabagisme ou encore l’exposition professionnelle à des substances toxiques, sont à l’étude pour leur rôle potentiel dans le développement du cancer de l’ovaire.

 

Symptômes

Le cancer de l’ovaire est souvent diagnostiqué à un stade avancé, notamment en raison de symptômes peu spécifiques et discrets qui touchent environ 75 % des patientes. Ces signes peuvent inclure : 
-    Des ballonnements persistants, 
-    Des douleurs pelviennes ou lombaires,
-    Des troubles digestifs (nausées, perte d’appétit, douleurs abdominales), 
-    Des gênes urinaires. 


D'autres manifestations peuvent survenir, comme :
-    Des perturbations menstruelles, 
-    Des saignements inhabituels, 
-    Une prise de volume de l’abdomen, 
-    Des difficultés respiratoires, 
-    Une fatigue générale accompagnée d’un amaigrissement. 


Cependant, en raison de leur ressemblance avec des affections bénignes ou non spécifiques, ces symptômes sont souvent sous-estimés, retardant ainsi prise de rendez-vous pour une consultation médicale de la patiente elle-même et de fait, la mise en place bien souvent très retardée d’un diagnostic. Il est donc crucial de consulter un médecin en cas de symptômes persistants et inexpliqués, notamment au niveau abdominal ou pelvien, afin de permettre une prise en charge précoce.

 

Diagnostic

Le diagnostic du cancer de l’ovaire repose sur un suivi gynécologique régulier et une consultation médicale en cas de symptômes persistants et inexpliqués, notamment abdominaux ou pelviens. Lors de la consultation gynécologique, le médecin interroge la patiente sur ses antécédents personnels et familiaux, son mode de vie, et procède à un examen clinique complet, incluant une palpation abdominale, un examen des seins, un toucher rectal et un examen gynécologique suivant des problématiques persistantes évoquée par la patiente. 
En cas de suspicion d’anomalie, des examens d’imagerie sont prescrits. 
L’échographie pelvienne, réalisée par voie sus-pubienne et endovaginale, est l’examen de première intention : elle permet d’identifier une masse ovarienne et d’en analyser les caractéristiques. 
Si les résultats sont insuffisants, une IRM peut être indiquée pour obtenir des images plus précises, notamment après l’injection d’un produit de contraste. 
En complément, un bilan biologique peut être effectué, incluant le dosage de marqueurs tumoraux fréquemment élevés en cas de tumeur maligne. 
Cette démarche diagnostique permet d’orienter rapidement vers une prise en charge adaptée si une tumeur est suspectée.

 

Prise en charge

Le traitement du cancer de l’ovaire est personnalisé en fonction de l’âge, des antécédents médicaux, de l’état de santé global de la patiente et des caractéristiques de la tumeur. La stratégie thérapeutique est décidée lors d’une réunion réunissant divers spécialistes : gynécologue, chirurgien, oncologue…
Lorsqu’une grossesse est envisagée après la maladie, une consultation dédiée à la fertilité permet d’évaluer les options possibles. Dans certains cas de cancers peu agressifs et localisés, une chirurgie conservatrice peut permettre de préserver l’utérus et au moins un ovaire, rendant une grossesse ultérieure possible. Toutefois, les traitements, notamment la chimiothérapie, peuvent altérer la fertilité de manière temporaire ou définitive, selon l’âge de la patiente et les médicaments utilisés. Avant 35 ans, plus de la moitié des femmes retrouvent une fertilité satisfaisante, contre un taux nettement plus bas après 40 ans. Si la fertilité est préservée, un délai de six mois à un an est généralement recommandé avant toute tentative de grossesse. En cas d’infertilité, des techniques de préservation comme la congélation d’ovocytes, d’embryons ou de tissu ovarien peuvent être envisagées avant les traitements. Le recours au don d’ovocyte reste également une option si l’utérus a pu être conservé. 


Le traitement associe souvent chirurgie et chimiothérapie. Cette dernière peut être administrée avant, après, ou même sans nécessité de chirurgie selon les cas, afin de ralentir la progression de la maladie.
 

Ainsi, le cancer de l’ovaire reste une pathologie silencieuse, dont la détection précoce est rendue difficile par l’absence de symptômes spécifiques et de tests de dépistage fiables. Pourtant, une meilleure connaissance des facteurs de risque, une attention accrue aux signes cliniques persistants, et un suivi gynécologique régulier permettent d’améliorer les délais diagnostiques. 
L’implication conjointe des professionnels de santé et des femmes elles-mêmes dans une démarche de vigilance et de prévention est donc essentielle pour faire reculer cette pathologie.

 

Sources : 

-    https://www.fondation-arc.org/cancer/cancer-ovaire
-    https://www.gustaveroussy.fr/fr/cancer-de-lovaire
-    https://www.elsan.care/fr/pathologie-et-traitement/cancers/cancer-des-ovaires
 

Auteur : Service Prévention et Promotion de la santé de la MGP

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