Les différentes formes d’hépatites : les comprendre pour mieux se protéger

Qu’est-ce que c’est ?

Une hépatite est une inflammation du foie, un organe essentiel au métabolisme, à la détoxification du sang et à la digestion. Cette inflammation peut être provoquée par :

-   Des virus, l’hépatite est alors identifiée par des lettres : A, B, C, D, E,
-   Des substances toxiques, comme l’alcool ou certains médicaments,
-   Des réactions auto-immunes.

Les hépatites virales sont les plus courantes et font l’objet d’une surveillance sanitaire étroite.

Les hépatites virales : des infections multiples

Concernant les hépatites virales, chaque virus a des modes de transmission, des durées d’évolution et des niveaux de gravité différents. Certaines d’entre elles se démarquent davantage du fait de leurs incidences sur la santé des populations.

- L’hépatite A est une infection aiguë du foie, causée par le virus de l’hépatite A (VHA). Elle se transmet principalement par l’ingestion d’aliments ou d’eau contaminés, ou par contact direct avec des personnes infectées (mains sales, milieu familial, crèches, écoles).
L’incubation varie de 15 à 50 jours, et la maladie est souvent asymptomatique. Cependant, lorsqu’elle se manifeste, elle peut provoquer de la fièvre, une grande fatigue, des nausées, des douleurs abdominales et parfois une jaunisse. Heureusement, l’hépatite A disparait spontanément chez la majorité des patients, et les formes sévères sont rares. Néanmoins, depuis 2005, tous cas d’hépatite A doit être déclaré aux autorités de santé.

- L’hépatite B, provoquée par le virus VHB, peut, elle aussi, être aiguë, avec une guérison complète dans la majorité des cas, ou devenir chronique lorsqu’elle persiste au-delà de six mois.
La transmission se fait par le sang, par l’intermédiaire de seringues chez les personnes utilisant des drogues, lors de pratiques médicales non sécurisées induisant des saignements, des transfusions avec du sang contaminé, des tatouages ou piercings mal stérilisés, par transmission de la mère à l’enfant lors de l’accouchement ou lors de rapports sexuels non protégés.
Les symptômes de l’hépatite B aiguë apparaissent en général quelques semaines après l’infection. Ils incluent une grande fatigue, des douleurs abdominales, des urines foncées et une jaunisse. Si le système immunitaire ne parvient pas à éliminer le virus, la manifestation de la maladie peut devenir chronique. À long terme, cela peut entraîner une fibrose du foie, une cirrhose ou encore un cancer du foie.

Dans le monde, on estime que plus de 280 0000 personnes vivent aujourd’hui en France avec une hépatite B chronique, souvent sans le savoir.

- L’hépatite C, provoquée par le virus VHC, possède des similitudes avec l’hépatite B, elle peut aussi conduire à des formes aigues ou chroniques de pathologies qui peuvent être très graves pour l’individu (cirrhose, cancer, décès). Elle se transmet également par contact sanguin infecté (cf paragraphe sur l’hépatite B). L’OMS dénombre qu’environ 50 millions de personnes sont, chaque année, porteuses de l’hépatite C, avec 42 000 décès en 2022 (principalement due à une cirrhose ou un cancer du foie). En France, Santé Publique France dénombre 133 000 personnes porteuses d’hépatite C chronique au sein de la métropole.

Prévention contre les hépatites virales

La vaccination est l’un des moyens les plus efficaces pour prévenir les hépatites virales.

Le vaccin contre l’hépatite B est obligatoire pour les nourrissons nés depuis le 1er janvier 2018 en France, et recommandé pour les adolescents, les professionnels de santé, les usagers de drogues injectables, ou encore les personnes ayant plusieurs partenaires sexuels. Ce vaccin est très efficace, avec une protection supérieure à 95 % lorsqu’il est administré selon le schéma complet. Plus d’information sur le parcours de vaccination contre l’hépatite B : https://www.mgp.fr/home/Nos-actualites-prevention/contenu/bloc-liste-des-conseils/Vaccination%20h%C3%A9patite%20B.html

Un vaccin contre l’hépatite A est également disponible. Il est recommandé pour les personnes à risque comme les voyageurs, les personnels travaillant en collectivité (professionnels de santé, dans les établissements publiques…), ou les personnes vivant dans des conditions d’hygiène précaires.
Cependant, concernant l’hépatite C, aucun vaccin efficace n’est actuellement disponible. La prévention tout comme le dépistage demeurent alors plus que nécessaire. Des antiviraux à action directe (AAD) existent pour traiter cette pathologie (bien que leur accès soit insuffisant du fait du retard de diagnostic de l’accès aux soins pour certaines populations vulnérables). Ils permettent de guérir de l’infection dans 95% des cas en quelques semaines.

En complément, des dépistages gratuits sont proposés dans les centres de santé, de dépistage et à l’occasion de campagnes de prévention. Une prise de sang suffit à détecter la présence du virus ou d’anticorps.

Les hépatites alcooliques : souvent sous-estimé

L’hépatite alcoolique est une forme d’hépatite non-virale, provoquée par une consommation excessive et prolongée d’alcool. Elle concerne souvent les personnes qui consomment plus de 3 verres d’alcool par jour, sur plusieurs années. Toutefois, certaines personnes peuvent développer cette maladie après quelques mois seulement de consommation excessive, surtout si des facteurs aggravants sont présents tels que l’obésité, le diabète ou une mauvaise alimentation.

Les symptômes apparaissent parfois de façon brutale : grande fatigue, perte d’appétit, douleurs abdominales, jaunisse, nausées, voire fièvre. Dans les formes les plus sévères, elle peut évoluer vers une insuffisance hépatique aiguë, un coma, voire le décès.

D’après Santé publique France, environ 7 000 personnes meurent chaque année de maladies du foie liées à l’alcool. L’hépatite alcoolique est l’une des formes les plus graves, avec un taux de mortalité qui peut dépasser 30 % à trois mois si elle n’est pas prise en charge rapidement.

Les traitements de l’hépatite

En cas d’hépatite, un suivi médical avec un protocole médicamenteux adapté est nécessaire. C’est le médecin qui détermine la démarche à suivre.
En cas d’hépatite alcoolique, le traitement repose en premier lieu sur l’arrêt total et définitif de la consommation d’alcool. C’est la condition indispensable à l’amélioration de l’état du foie.
Dans les formes sévères, des corticoïdes peuvent être prescrits pour limiter l’inflammation. Une prise en charge nutritionnelle est aussi essentielle, car la malnutrition est fréquente chez ces patients.
Dans les cas les plus graves, une greffe du foie peut être envisagée, à condition que le patient ait cessé sa consommation d’alcool depuis plusieurs mois.

L’importance de la prévention

Qu’elle soit virale ou toxique, l’hépatite peut entraîner des conséquences graves si elle n’est pas détectée à temps. La prévention est donc primordiale. Elle repose sur plusieurs actions :

-   La vaccination contre les hépatites A et B,
-   Le dépistage régulier pour les personnes à risque,
-   La réduction de la consommation d’alcool, et si nécessaire une meilleure prise en charge des addictions, avec un accompagnement médical et psychologique adapté.