Cancer du col de l’utérus : Prévention et dépistage
En France, chaque année, environ 3100 nouveaux cas de cancer du col de l’utérus sont recensé, conduisant au décès de plus d’un tiers des personnes diagnostiquées. Ainsi, il représente un sujet majeur en santé publique. Comme de nombreux cancers, la prévention joue un rôle majeur, surtout dans le cadre du dépistage.

Prévention primaire par la vaccination
Selon l’Assurance Maladie le virus qui touche le plus le col de l’utérus est celui du papillomavirus (HPV). En effet, il serait contracté par au moins 80% des adultes au cours de leur vie, à des stades plus ou moins invasif. Face à la forte prévalence du papillomavirus, les autorités sanitaires ont mis en place des campagnes de prévention primaire, reposant notamment sur la vaccination des adolescents.
L’objectif est de protéger les jeunes contre les souches les plus fréquentes et les plus à risque du virus HPV. Cette vaccination, recommandée dès l’adolescence permet de réduire significativement le risque de développer des lésions précancéreuses et, à long terme, un cancer du col.
Cette vaccination concerne autant les filles que les garçons. En effet, ces derniers peuvent aussi être infectés par le HPV, sans forcément présenter de symptômes. Ils sont alors susceptibles de transmettre le virus à leurs partenaires. En les vaccinant, il est possible de réduire la circulation du virus, et de protéger davantage la population. Le vaccin HPV a donc un objectif de protection individuelle, mais aussi collective.
En savoir plus sur la vaccination contre le HPV
Un dépistage indispensable
Malgré les bénéfices indéniables du vaccin, celui-ci ne protège pas contre toutes les souches du papillomavirus. C’est pourquoi le dépistage reste essentiel, même pour les personnes vaccinées. Réalisé par un simple frottis, ce test permet de détecter la présence d’anomalies cellulaires au niveau du col de l’utérus.
Certaines anomalies peuvent être révélées, mais disparaître d’elles même, sans traitement et sans que la patiente ne se rende compte de leur présence (n’occasionnant pas de gêne). En effet, l’environnement utérin est naturellement protégé par une flore composée de bonnes bactéries, capables de lutter contre les agents pathogènes.
Toutefois, il arrive qu’un virus, tel que le papillomavirus, persiste au niveau du col de l’utérus. Lorsqu’il n’est pas éliminé, il peut provoquer des lésions plus importantes qui, à long terme, évoluent vers des formes plus graves. Le cancer du col de l’utérus est, dans la majeure partie des cas, un cancer résultant d’une infection chronique non prise en charge. De ce fait, le dépistage est plus qu’important en prévention.
Le frottis consiste à prélever des cellules sur le col de l’utérus, qui seront ensuite analysées en laboratoire. Il permet de repérer d’éventuelles infections persistantes, des lésions précancéreuses, voire des signes précoces de cancer. En cas de résultats suspects, un test HPV-HR (recherche de souches à haut risque) peut être prescrit pour affiner le diagnostic.
Calendrier de dépistage du cancer du col de l’utérus
Le dépistage du cancer du col de l’utérus est recommandé pour toutes les femmes, de 25 à 65 ans (sauf contre-indication médicale) selon le calendrier suivant :
- 1er dépistage à 25 ans puis 1 an après le premier test permettant de confirmer les résultats,
- Dépistage tous les 3 ans pour les femmes de 25 à 30 ans,
- Dépistage tous les 5 ans pour les femmes de 30 à 65 ans, si les résultats précédents étaient normaux.
En cas d’anomalies détectées, un suivi plus rapproché et des examens complémentaires seront proposés par le professionnel de santé ayant réalisé le dépistage.
Le dépistage organisé du cancer du col de l’utérus
En 2018, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a mis en place un Programme National de Dépistage Organisé du Cancer du Col de l’Utérus (PNDOCCU) dont l’objectif est de réduire l’incidence et de fait la mortalité du cancer du col de l’utérus de 30% sur 10 ans.
Depuis janvier 2024, les femmes éligibles au dépistage reçoivent un courrier d’invitation, via leur compte Ameli ou par voie postale, les incitant à effectuer un dépistage dans les six mois à venir. Ce dispositif vise à faciliter l’accès au dépistage et à encourager les femmes à consulter régulièrement.
Le frottis est pris en charge à 70 % par l’Assurance Maladie, et la majorité des complémentaires santé couvrent les 30 % restants, rendant cet acte médical sans reste à charge pour la plupart des patientes. Cette initiative entre dans un objectif plus grand de prévention massive et accessible à tous.
En complément, l’Assurance Maladie adresse aussi aux médecins traitant la liste de leurs patientes éligibles chaque année au dépistage organisée, afin de les sensibiliser et de promouvoir la participation à ces campagnes de dépistage. Cela permet un échange entre le médecin et ses patientes autour de la thématique. Cette approche personnalisée est également utilisée pour les dépistages du cancer du sein et du cancer colorectal.
Des chiffres en progression
Malgré les efforts, le taux de dépistage reste encore perfectible. Selon Santé Publique France, une légère progression a été observée entre les périodes 2019-2021 et 2020-2022, avec un taux passant de 58,5 % à 59,5 % de femmes dépistées. Une hausse encourageante, mais encore loin de l’objectif fixé.
Où et par qui se faire dépister ?
Plusieurs professionnels de santé sont habilités à réaliser ce type de dépistage :
- Gynécologues,
- Sage-femmes
- Médecins généralistes formés au suivi gynécologique (attention, tous ne le font pas),
- Centres d’examens de santé de l’Assurance Maladie,
- Laboratoires spécialisés,
- Infirmières en centre de santé,
- Associations dans le cas de populations très éloignées dans les déserts médicaux par exemple.
L’examen est rapide et peu douloureux. Installée en position gynécologique, la patiente subit l’insertion d’un spéculum afin de permettre le prélèvement de cellules à l’aide d’une petite brosse. L’échantillon est ensuite envoyé au laboratoire pour analyse. Une légère gêne peut être ressentie, mais l’examen est généralement bien toléré.
Grâce à la vaccination, au suivi régulier du fait des dépistages et à une meilleure sensibilisation, il est aujourd’hui possible de prévenir la majorité des cancers du col. Selon l’ARS, chaque année, grâce au dépistage, c’est 90% des cancers du col de l’utérus qui pourraient être évité. Informer, accompagner et faciliter l’accès aux soins des populations demeure des outils essentiels de santé publique.
Sources :
https://jefaismondepistage.cancer.fr/cancer-du-col-de-l-uterus/pourquoi-faire-ce-depistage/
https://www.ameli.fr/val-de-marne/assure/sante/themes/cancer-col-uterus/depistage-organise-cancer-col-uterus
https://www.pasteur.fr/fr/centre-medical/fiches-maladies/cancer-du-col-uterus-papillomavirus-hpv
Auteur : Service Prévention et Promotion de la Santé de la MGP